Les participants au Colloque de Strasbourg
NOTANT
l’absence de toute référence à la laïcité dans la Charte européenne des droits fondamentaux,
RAPPELLANT
les pressions exercées jusqu’à la veille de l’adoption de la Charte par des parlementaires proches de l’Eglise catholique ainsi que par la COMECE afin d’y introduire la religion comme valeur fondamentale,
AFFIRMANT
que le patrimoine philosophique et idéal des peuples européens repose sur le rationalisme et sur le respect des droits de l’homme et que seule une Europe démocratique et laïque est susceptible de garantir la cohésion sociale et la paix,
PRENANT ACTE
de la candidature officielle de Giuliano Amato, membre italien du Parti du socialisme européen, à la présidence de la Convention, l’organisme chargé d’élaborer l’avant-projet de la future Constitution européenne,
DEMANDENT INSTAMMENT
aux forces laïques de s’opposer à la candidature à la présidence de la Convention de toute personnalité dont la laïcité n’est pas explicitement déclarée.
Strasbourg, le 9 décembre 2001-12-07
Voici quelques prises de position, reportées par la presse italienne, de Monsieur Giuliano Amato convaincu, comme il l’a dit, que les croyants «peuvent passer à une vitesse supérieure»:
- en 1984, en tant que sous-secrétaire de la Présidence du Conseil des Ministres, il participe à la révision du Concordat Craxi-Casaroli qui élargit le fossé entre les croyants d’une part et les non-croyants et membres de religions non catholiques d’autre part;
- en 1985 il représente le gouvernement dans la discussion parlementaire sur l’impôt d’église qui triple les sommes transférées par l’Etat italien à l’Eglise catholique;
- à la séance du Conseil des Ministres du 11.4.2001, il bloque le décret du Ministre pour l’environnement qui ordonne à la Radio du Vatican sur sol italien la clôture de ses émetteurs dont le niveau des ondes électro-magnétiques dépasse largement les limites prévues par la loi. Selon M. Amato, «il s’agit d’une question qui relève des rapports avec un autre Etat souverain et il n’est donc pas possible de la résoudre unilatéralement».
- dans le cadre des droits civils, M. Amato essaye de limiter l’autonomie de la femme voulant recourir à une IVG en lui imposant de consulter son partenaire, ce qui signifierait ajouter un empêchement et un retard supplémentaires à une situation déjà bien difficile. En 1988 il affirme que la loi n. 194 sur l’IGV est «une loi fondée sur l’hypocrisie». Le 25.12.1992, alors qu’il est premier ministre, à une interview à la radio catholique Telepace, il déclare à propos de l’avortement: «En premier lieu, je suis convaincu rationnellement que la vie doit être protégée et reconnue en tant que telle dès sa formation». En 1994 il propose une Charte des droits du conçu.
- Le choix de la ville de Rome pour le déroulement du World Gay Pride de 2000 causa de grandes difficultés aux autorités italiennes et romaines en raison des pressions dont elles furent l’objet de la part de l’Eglise catholique, du Vatican et du Saint-Siège. Au lieu d’évoquer le respect des droits civils et des libertés fondamentales, M. Amato déclare le 24.5.2000 que le World Gay Pride est «une manifestation inopportune pendant l’année du Jubilée», mais qu’il n’est pas possible de l’interdire car «malheureusement, la Constitution impose des contraintes et établit des droits».